Lundi matin, réveil 5h15, ma nana a juste envie de me buter surtout que j’ai la tête dans le c** et que je me cogne partout.

Allez hop direction le parking, j’ai rdv à 6h Place de la Pte de St Cloud avec un mec que Cacatoes m’a trouvé sur un autre forum et qui a de la place sur sa remorque pour moi !

J’arrive à 6h pétante et là texto : « je suis à la bourre je suis là dans 30min » . Bon, je la ferme il est déjà cool de venir me chercher et j’attends patiemment …
On charge le SF sur la remorque et GO !
Arrivée sur le circuit à 8h15, c’est un peu la course, je démarre la moto pour la faire chauffer avant le sono, pendant ce temps je cours au camion pour m’enregistrer, je croise un peu tout le monde, je dis bonjour, on se pèle les miches, je me force à manger un morceau mais j’ai pas faim car la pression monte et j’ai froid …
Retour au sono, je serre les fesses car je suis donné pour 97db d’origine et j’ai des Termi carbone sur ma moto, le mec me dit « mettez-vous à 5000 rpm », je le fais … enfin je me mets à 4000-4500rpm quoi


Répartition des groupes, Julien (Cacatoes), Gaetan (motardflemmard) et Nico (le mec qui m’a accompagné en voiture) sont dans le groupe noir/noir+, Vincent et Pierre Marie (Pims) sont en rouge et je me retrouve seul en Rouge+ avec Cédric Tangre comme instructeur.
Premier roulage, j’ai le ventre noué, je ne connais pas le circuit, je me suis buché à la première session à Carole avec mon ex ST3R il y a 2 ans, je suis encore en rééducation de la cheville droite suite à une rupture partielle de ligament donc je n’ai pas 100% de ma mobilité, j’ai 13k€ entre les jambes et j’ai la monte d’origine (Pirelli Rosso Corsa) et quasiment tout le monde m’avait dit de passer en Supercorsa SC, mais je ne l’ai pas fait car pour mon niveau de TLB et vu les retours des professionnels sur ces pneus, ça me suffira largement.
P’tain il fait que tourner ce circuit, on peut jamais se reposer !

Je roule comme un poireau, je n’arrive pas à enregistrer l’ordre des virages et j’ai toujours cette appréhension de chuter à la première session, je me fais doubler par presque tout le monde mais je m’en fout je suis là pour apprendre …
Il y a 2 virages que je ne vais pas aimer et où je n’arriverai pas à prendre le bon point de corde :
- le 1, épingle à gauche au bout de la grande ligne droite
- le 6, épingle à gauche après la chicane rapide
La théorie et la pratique s’enchaîne tout au long de la journée, la température monte, je prends confiance en mes pneus et je connais maintenant le circuit par cœur. Les différents exercices de la journée m’ont carrément aidés à progresser et je me sens bien, je double maintenant pas mal de monde, sauf 2 mecs qui en sont à leur 10ème stage DRRS qui roulent respectivement sur un R6 et un S1000RR et qui – selon moi – n’ont rien à faire avec nous car ce n’est pas toujours très propre … J’en discute avec Vincent qui est du même avis que moi, mais bon, c’est comme ça on fera avec.
Fin de la journée, tout s’est bien passé je suis juste hyper heureux, je me sens hyper à l’aise sur le SF, il est quand même un peu physique à emmener et à cause de ma blessure à la cheville je n’ai pas fait de sport depuis 2 mois. En clair : je suis sur les rotules à la fin de la journée … quelques étirements et un doliprane en fin de journée remédieront à peu près à ça.
Petit passage à la station essence et comme raconté par Julien on attend 30 min on ne sait pas trop pourquoi, c’est long mais osef, pendant ce temps Gaytan peut chercher où sont les bungalows. Enfin on lui aura quand même demandé 3 fois avant qu’il le fasse

On arrive à l’accueil pour récupérer la clé du bungalow et la nana est complètement perdue, il faut dire que les 3 tocards (Vincent, Gaetan et Julien ; enfin …. Surtout Julien !

Après avoir fait 17 fois le tour du terrain, on comprend que le bungalow 19 n’est pas après le 18 mais tout seul, sans numéro … Ok on est bien une équipe de bras cassés, il n’y a plus aucun doute !

On rentre et là, stupéfaction …. OH PUT*** on va vraiment tenir à 4 là dedans ?!


Gaytan et Julien se connaissent bien donc Vincent et moi leur laissons le lit « double », alors que nous prenons la chambre avec 2 lits simples cabine avec 2 demi-lits.
On se demande où peut tenir une éventuelle 5ème personne, et on remarque un truc qui peut éventuellement servir de lit pour passe-partout (et encore [ninjas] ) au dessus de nos têtes.
Quelques photos du palace :




On prend l’apéro grâce à Julien qui a pensé à prendre des chips et un fut de bière, mais petit problème : la bière ne sort qu’en mousse, dans chaque verre on a 1/7ème de bière et le reste de mousse, la loose …

On arrive à la bourre au dîner, grande classe

Je demande à Vincent s’il ronfle, il me dit que non sauf quand il est bourré ou très fatigué, je me dis que je vais donc y avoir droit cette nuit, donc qu’il faut que je m’endorme en premier ; en plus je suis rincé de la journée et demain il y a encore la même chose + mon duo run à 16h, avec une journée qui s’annonce pluvieuse. Je m’endors comme une masse sauf qu’à minuit …..
Rzzzzzzz Rzzzzzz Rzzzzzz …
Ah Vincent ne mentait pas !

J’ai le sommeil hyper léger et une fois focalisé sur le ronflement, impossible de me rendormir. Je m’improvise donc déménageur à 1h du mat’ et je déplace mon bordel dans le « salon », dans lequel j’arrive à me rendormir 15min plus tard, car les murs sont à peu près épais comme des feuilles de papier et je suis toujours focalisé sur les ronflements. (oui je dis « les » car dans la chambre de couple au fond il y en a un qui respire bien bien fort aussi, probablement rincé par le « cuir cuir moustache »

Réveil à 7h30, olala, on se pèle le cul dans le bungalow, il fait aussi froid dedans que dehors, soit environ 8-10 degrés, c’est dur de démarrer la journée comme ça. Réflexe de tout le monde : check de la météo, et là … put** ils annoncent de la flotte à partir de midi et j’ai mon duo run à 16h !

Rapide explication de Philippe de la 2ème journée et présentation de Didier de Radiguès puis les roulages commencent.
On a monté les alfanos la veille au soir avant de quitter les paddocks, on va enfin avoir un chrono de nos performances, cool !

Première session, je suis tendu comme un string, toujours cette appréhension de chuter à la première session, je suis hyper crispé je n’arrive pas à déhancher, je me fait déposer par DKC qui est en duo run alors que la veille on roulait à peu près dans les mêmes chronos, bref … ça ne va pas du tout.
Petit blabla puis 2ème session. Je me sens mieux mais je suis toujours un peu crispé au début, et je me détends au fur et à mesure que les tours passent, je me fais bouchonner à chaque tour par des duo runs qui roulent plus lentement que moi et ne voulant pas prendre de risque, je mets un peu de temps à les dépasser, je regarde l’alfano à chaque passage dans la ligne droite et je vois le chronos qui descend, il doit rester 1 ou 2 tours maximum et je gagne presque 3sec à chaque tour, je baisse mon regard et je vois : 2’20’’74, je me dis que si je ne suis pas bouché dans ce tour, je passe sous les 2’20 sans aucun problème.
Arrivée au bout de la ligne droite, je passe hyper bien l’épingle, je vois que j’en ai 2 derrière moi : un CBR954 et un des doc’ sur son gex750, j’espère que je ne vais pas trop les ralentir, je sais que le doc roule fort, mais peu importe, s’ils doivent me passer ils me passeront ...
Les virages s’enchaînent super bien, je suis vraiment à l’aise et je sens que je vais faire un chrono. J’arrive au 2ème virage qui me fait un peu peur : le 6 (épingle à gauche après la chicane rapide) et je n’ai pas le point de corde et je remets un peu trop généreusement les gaz et ne prends pas assez les freins car je commence à pencher, si bien que je rate le premier point de corde dans le 7, je suis au moins à 3m et je sens que je vais trop vite …
Je repense à ce qu’on a fait la veille, l’exercice sans boite ni frein, je reste sur un filet de gaz et je tire ma tête bien à droite pour ne pas faire un refus d’engager mais je sens que je suis trop loin et j’ai à la base un gros problème pour pencher à droite, je n’ose pas remettre un peu plus d’angle, je n’arrive pas à me convaincre que ça va passer et plutôt que d’arriver dans l’herbe sur l’angle je suis extrêmement lucide et me dis qu’il vaut mieux redresser la moto et arriver droit dans l’herbe pour m’arrêter. Je redresse la moto et entre donc dans l’herbe, et là c’est le drame …. On ne m’avait jamais dit qu’il ne fallait pas freiner dans un dégagement, je suis parfaitement conscient et ne suis absolument pas paniqué, au contraire je suis totalement lucide et peux donc parfaitement doser les freins pour ralentir et non m’arrêter sauf que … je touche au frein arrière et au frein avant et là je perds l’avant et me retrouve au sol.
Je me relève et hurle dans mon casque tellement je suis dégouté, le photographe qui était à côté vient me voir, je relève la moto comme un vélo, je suis à cran, je fais le tour côté droit et là je vois les dégâts : coque arrière éraflée, levier de frein tordu, un peu de terre et … c’est tout ! Je n’en reviens pas mais je suis quand même dégouté.
Après avoir checké la moto, le photographe me demande si moi ça va. Ah oui c’est vrai, c’est peut être plus important que la moto après tout, et là c’est le drame … je prends conscience que je suis tombé à droite et je sens une pointe sous la malléole droite, j’ai une boule dans la gorge qui monte.

Je rentre sur les paddocks et vais voir le doc qui me demande d’enlever ma botte, bon ce n’est pas enflé ça ne doit pas être si grave que ça, il me file un doliprane et un anti-douleur et je retourne voir la moto pour savoir si je peux rouler.
Je la regarder accroupi pendant 1 minute et a priori tout va bien sauf le levier de frein qui est un peu tordu. Je touche la coque arrière pour voir si elle bouge et là une douleur extrêmement vive dans le pouce gauche, je me dis que ça sent pas bon … je me relève pour aller voir le doc, je fais un pas et là je sens que quelque chose ne va pas dans la botte … la boule grossit encore plus dans la gorge et j’y vais en boitant, j’enlève la botte, il tâte et là …
« ok c’est le ligament »
Un truc explose dans ma tête mais j’arrive à me contenir, je lui parle de mon pouce gauche et je me suis fait une petite luxation, il me fait un bandage. Je sors et retourne à la voiture, je comprends que mon stage est fini.
Rapide check up perso : il est 10h30, je n’ai fait que 2 sessions le mardi, je n’ai pas fait mon duo run, qui est à 16h, je devais reprendre la course à pied cette semaine tout doucement pour récupérer en mobilité et je me rends compte que ça ne sera pas possible et que la convalescence va continuer, je réfléchis aux réparations que je vais avoir à faire sur le SF et là c’en est trop, j’ai les larmes qui montent aux yeux, je reste dans la voiture je veux partir, j’en ai marre, je dois attendre jusqu’à 18h et je n’ai pas envie d’y retourner même pour le côté théorique.
J'envoie des SMS à GS et AGB qui me réconfortent du mieux qu'ils le peuvent, mais la pilule a du mal à passer ...
Je manque 2-3 sessions de théorique, je préfère rester seul puis j’y retourne, bordel j’ai payé super cher, autant en profiter et enregistrer tout ce qui est bon à prendre.
Ma copine veut venir me chercher, elle met 2h30 pour venir car la sortie de Paris est bouchée, et elle arrive à 17h30. Je laisse la moto à Nico et on part directement pour essayer de passer voir mon kiné mais c’est pareil dans l’autre sens et on met énormément de temps, si bien qu’en arrivant à Paris il est trop tard. Tant pis, ça attendra vendredi ...
Voilà, désolé pour le CR un peu long et avec peu de photos …
En résumé je garde un excellent souvenir de ce stage, si j’en ai les moyens je le referai l’année prochaine, ce circuit est vraiment sympa même si assez physique.
La bande de loutres avec qui j’ai passé ces deux jours est vraiment au top, on s’est bien marrés, j’espère qu’on aura l’occasion de se recroiser.
