Je l'avais bien commencé mais j'ai aussi changé de Disque dur, mon vieux seagate ayant rendu l'âme avec une perte totale de données que même le FBI ou la CIA ne pourrait récupérer. Las, j'ai abandonné le projet mais je reviens aujourd'hui avec un nouveau CR sur ma nouvelle monture, la très controversée Ducati 999.
Véritable bijou et renouveau de la marque pour certains, trahison ultime et abomination pour d'autres. Encore à notre époque elle continue à faire couler du sang et des larmes sur tout les forums passionnés de la firme de Bologne. Pour ma part je donnerai uniquement mes impressions, mon feeling sur cette SBK un peu hors du commun qui, malgré le battage forumesque, à su renouveler le genre superbike de haut de gamme sans pour autant avoir réussi à se hisser sur les plus hautes marches des ventes.
Ce CR comportera plusieurs points mais surtout 2 chapitres, le premier concernera la vie de tout les jours, le second, la piste! (sans spoiler elle fut faites pour).
Donc cela rique d'être un poil long donc je vous laisse quelques minutes pour faire le plein de café, de préparer vos cigarettes si vous fumés ou même de vous faire une bonne plâtré de pâtes bolognaise parce-que c'est connu, une Ducati sans pasta c'est comme un breton sans Chouchen, ça pue du cul!.
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Ayé? vous-y-êtes? Ok! comme dirait Mario Bros "Let's Gooo!"
Chapitre 1
1) Une Naissance difficile.
Tout d'abord parlons un peu de la bestiole, de sa genèse si vous préférez, Tamburini avait dessiné une légende, une véritable icône encore aujourd'hui adulé par des centaines de milliers de fans, la fameuse 916 qui remplaçait la fabuleuse mais néanmoins très fatigué (et fatigante) 888. Tout se passait bien, Tamburini continuait à plaire avec les suivantes comme la 996 et la 998.
Puis tout-à-coup, le tonnerre gronda dans le ciel de Bologne, un petit cataclysme arriva, un arrogant Français du nom de Pierre Terblanche pointa son museau en 2003 pour présenter la remplaçante de la 998, la Ducati 999.
La mes enfants ce fut un coup de poker mémorable, Pierrot le fou (petit surnom donné lors des premières esquisses*) prit les dessins du demi-dieu Tamburini, les regardas avec attention et les jetas dans le feu et déclarant "lol, je vais leurs montrer ce que c'est qu'une meule à ces bouffeurs de pâtes!" (**).
La légende dit que le jour de la présentation il-y-eu un niveau alarmant de suicides dans les rangs des Ducatisti fanatiques mais la légende dit aussi qu'il-y-eu aussi une hausse de la natalité 9 mois plus tard! (***).
Et donc naquit la 999, des formes taillés à la serpe, une aérodynamique complètement revu, un nouveau moteur Testastretta (initié par la 998), 230 pièces en moins pour la rationalisation, une taille de guêpe que seule une 125 pouvait rêver, un nouveau poste de pilotage bien moins contraignant que ses ancêtres et surtout, SURTOUT, une façade avant cyclopéenne qui manqua de faire brûler l'Italie.
Pour Ducati c'était un pari fou, celui de l'avant-gardisme tout azimut, ça passe ou ça casse.
Réponse? : les deux mon capitaine!.
Si Pierrot avait gardé les freins Brembo, le cadre treillis tubulaire en acier c'était pas juste pour ne pas se faire décapité mais aussi parce-qu'il savait (malin) que ces deux choses étaient inviolables et surtout efficaces!. Il décida aussi de ne pas mettre de monobras arrière non pas pour faire un gros "fuck!" aux fans mais parce-qu'il considérait qu'avec un simple bras oscillant cela apporterait plus de rigidité et améliorerait la stabilité. Dont acte!. Petit ajout, la suppression aussi du double pot d'échappement pour un gros bloc bien maousse qui faisait flipper les adversaires derrière elle.
Les ventes furent médiocre, pire, en poussant un peu le drama cette 999 faillit causer la perte de Ducati (****), une moto maudite donc mais qui marqua son époque par un renouveau visionnaire sans égal à nos jours.
2) Et si on essayait sur la route?
Oui hein!, c'est bien beau de se frotter contre elle comme un clebs en rut, maintenant qu'elle est votre va falloir commencer sérieusement à lui montrer qui c'est le patron!.
La, grosse surprise!, autant une 916/996/998 ne se laisse absolument pas faire, entendre par la qu'il va falloir vraiment y mettre du votre pour dompter ces machines, autant la 999 est un modèle de sagesse, sa finesse, sa rigidité, son moteur (bien que très coupleux) et surtout sa position de conduite infiniment moins radicale la rende presque facile à piloter, je dis presque parce-que faut pas non plus lui chercher trop des poux à la miss.
Contact, démarrage, c'est poussif, on sent que ça tire grave sur la batterie (problème récurrent du modèle 2003, Phase I, résolu sur celle de 2006, Phase II) et c'est parti pour le concert de gamelle en Si bémol. Oui, c'est bien une Ducat'! l'embrayage à sec fait tourner les têtes comme d'habitude avec un léger sourire désolé. Peu importe, la plèbe je n'en ai que faire, je sais moi qu'une fois dans les tours ça va moins rigoler du coté des tondeuses japoniaises (y'a pas de fautes). Petit coup de gaz et oui, pas de doute, c'est bien un bi-cylindre Ducati, une voix de mec dans un corps de Diva. Des petits frissons me parcours l'échine dorsale, j'ai encore en mémoire ma 1198, même bruit, même feeling, le pied quoi!.
30° sur le compteur, ok! ça suffit pour démarrer en douceur, je dit en douceur car je me suis fait avoir par ma 1198 et mon Diavel auparavant, pas avant de commencer ma journée par un wheeling à froid, surtout avec un seul café dans le ventre!.
Comme prévu le décollage se fait dans le couple, on touche à peine à la poignée des gaz et notre 999 part gentiment, c'est même un peu surprenant, serait elle vraiment trop sage? ou alors je me fait trop vieux? .... Nannnnn!

Coup de gaz brutal et en avant la musique, réponse immédiate de la belle qui se cabre légèrement, je claque la deuxième, 5000 tours, bordel! un muscle bien énervé! elle répond au quart de tours et part dans une volée lyrique que Rossini Himself ne renierait pas, à ce niveau j'ai presque l'impression d'être de retour sur la 1198, j'ai a peine le temps d'être à mi course de la poignée des gaz que voila déjà l'arrivé! Un bon gros feu rouge me rappelle à l'ordre. J'embraye et "Dingdingdingding" je patiente... longtemps... feu à la con!, j'en profite pour me repositionner parce-que dans mon élan elle m'a renvoyée dans les cordes la garce!. Elle est fine! mais fine! c'est incroyable, c'est sur Mr Ducati? c'est pas une 125? mais comment vous avez fait!???

Je repart tout doux, des têtes se tournent vers moi, wep, je suis bien sur une Ducati. J'aperçois mon premier test, une ruelle à prendre avec un bel angle, testons un peu le rayon de braquage, re-surprise!, sans être fabuleux tel un roadster fait pour jouer les kékés aux feux rouge c'est franchement plus qu'acceptable, meilleur que la 1198 et franchement bien meilleur que ses ancêtres. Chapeau bas aux ingénieurs. Par contre on parle bien d'une SBK hein... et elle me le fait savoir très vite, ça commence légèrement à me chauffer l'entre-cuisse, idem il est rare qu'en ville je passe la seconde et à bas régime la 999 est un poil molle mais surtout cogne fort des pistons, un psb de 14 devrait atténuer un peu tout ça. Bon elle me le dit clairement "t'es gentil le Français mais fait moi sortir de la ville! j'étouffe!". Ca grimpe vite en température, pas loin de 72° pour quelques minutes en centre ville. Mes parties intimes commencent elles aussi à s'inquiétés d'une éventuelle vasectomie précoce.
Qu'il en soit ainsi, je sors donc de la mélasse ville pour atterrir sur une belle nationale à 110 et c'est la que les soucis commencent...
*Jingle pub, vous pouvez allez faire pipi*
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On reprends!
Les soucis disait-je. Faut bien savoir que nous avons affaire à une VRAIE sbk, à un truc qui ne supporte pas les limites de vitesse, vous êtes un motard honnête et respectueux du code de la route (ou plus simplement vous jouez la tafiole de peur d'une perte prématuré de votre précieux permis!) donc au début vous vous faites force (et courage) de bien vous caler à 110 (environ 120 compteur) et la s'opère la malédiction Ducati, celle de l’irrésistible besoin de taquiné la poignée des gaz, vous faites donc (JE fais donc en l’occurrence) une prière au dieu du "pasdeflicsvp" et vous accélérez. Donc je fais ça, le moteur chante vraiment bien! c'est rauque, j’enchaîne 4e et 5e sans m'en rendre vraiment compte, la boite est douce à haut régime (au delà de 7000 tours), ultra précise aussi, pas de perte, limite un shifter sans en avoir l'air. Je descend mon regard vers le compteur et pousse un cri de surprise... ou d'horreur, 240! j'ai pas eu le temps de m'en rendre compte! cette diablesse rouge malgré ses 10 ans vient juste de me troller bien comme il faut!. Ca tombait bien dans un sens, testons le frein moteur, je lâche tout d'un coup et débraye 4,3, OUF! un bon coup dans les parties! par contre coté châssis c'est impérial, même pas de dribbling!, la bestiole retourne à un 110 plus vite que de dire "vivehonda!".
Les courbes sont présente, un panneau m'indique "mec! ici met toi à 70 sinon c'est un peu dangereux", je rigole, je monte à 120 et entame le virage. Je vous le dit tout de go, cette 999 est un rail! elle prends son angle sans presque aucun effort (flippant presque!) et ELLE Y RESTE!. Punaise je comprends mieux ses titres de championne du monde et son palmarès!, sorti de courbe je monte à environ 140, ça bronche pas!, l'amortisseur de direction fait parfaitement son boulot et la fourche showa aussi. Ligne droite en vue et GAZ!. Ca loupe pas catapulte je vous dit!, moins violente que la 1198 ou la 1098 mais quand même!. J'ai hâte de tester ça en piste.
Devant moi à environs 100 mètres un léger bouchon (passage 3 à... UNE voie -_- ) bon bin testons le freinage. Bin la aussi Brembo merci!, y'a pas d'abs mais on s'en fout, ça mord fort! 180>40 en un rien de temps. Ca pousse dans le bas ventre mais ça le fait.
Si vous aviez vu mon sourire ce jour la...

Il est temps de rentrer ma Red Beast à la maison et de faire le compte final pour l'urbain, le peri-urbain et la route.
Premièrement : c'est définitif pour la ville faut oublier! elle n'aime pas cela du tout, préférez une monster, un Diavel ou une Multistrada mais PAS une SBK.
Deuxièmement : attention à sa finesse et sa légèreté, c'est PAS une 125 même si ça en as l'air.
Troisièmement : son freinage, aussi parfait soi t'il est vraiment brutal dans son genre, si la 998 avait une légère carence à se niveau bin c'est plus le cas. En bref, gaffe aux coui***!.
Quatrièmement : la 999 est une superbike bi-cylindre, elle veut qu'on lui rentre dedans, si vous ne faites pas gaffe elle va vous emmener au pays du piéton sans permis. Une traitresse.
Cinquièmement : même si cela vous insupporte, gardés les chicanes (si vous n'êtes pas en échappements full stock), en ville ça pardonne pas.
Sixièmement : Malgré un angle de braquage revu à la hausse et un poste de pilotage plus confortable c'est faire du masochisme que de rester en ville...
Quoi d'autres...
Oh oui! et le coté passager alors!?
Il existe deux versions de cette 999, monoposto et biposto.
Si dans le la version monoposto la question ne se pose pas "cette bécane est pour moi seul!", dans la version biposto c'est mitigé, la selle de votre Sac de Sable attitré est plutôt confortable ma foi, en tout cas bien plus que cette planche de bois que vous devrez vous tapez chaque jour, ça reste une SBK, votre SdS n'aura rien d'autre que vous comme point d'ancrage et la technique du "main sur la taille pour les accélérations et main sur le réservoir pour les freinage" vous oubliez! il ou elle devra s'accrocher à vous comme un ban de moules à son poteau, vous devrez bien-sur lui donner quelques menus conseils sur comment ne pas se prendre un coup de boule à chaque freinage. Si ce ou cette SdS est grand(e) bin c'est dommage! les cale pieds son assez hauts pour le/la transformé(e) en crapaud dans une boite d’allumettes.
De toute façon on le sais bien, une Ducati était, est et restera une moto d'égoïste.
Dans le prochain chapitre je parlerai de ma courte mais fructueuse expérience sur piste et croyez moi (ou pas) ce fut une véritable surprise!.
* c'est une blague hein...
** puisque je vous dis que c'est une blague!
*** vous le faites exprès ma parole! bla-gue!
**** ah la par contre c'est vrai!