
Les motards, l'autre défi majeur de la sécurité routière / Le port de gilet-airbag pour les motards va être recommandé par les pouvoirs publics.
Les motards représentent 23% des tués sur la route.
Gilet-airbag pour motard - DR
L'action des pouvoirs publics pour réduire le nombre de morts sur la route ne devrait pas s'arrêter aux jeunes, qu'il est question de soumettre à une «tolérance zéro» en matière d'alcool au volant. Les motards, eux aussi, pourraient être la cible de nouvelles mesures préventives à l'occasion d'un prochain Conseil national de sécurité routière (CNSR).
Cette instance devrait recommander le port de certains équipements de protection pour les conducteurs de deux roues motorisés. «Il pourrait notamment s'agir des gilets-airbags, qui ont révélé leur efficacité », indique Frédéric Péchenard, le délégué à la sécurité routière. A la différence du port du casque, cette mesure ne serait pas obligatoire. En tous cas, pas de sitôt.
Pic de mortalité chez les hommes de 30-40 ans
En tout état de cause, les chiffres poussent à agir les pouvoirs publics, qui ont le regard braquées sur l'objectif fixé par Manuel Valls : moins de 2.000 tués sur la route d'ici à 2020 . Les motards représentent près du quart (23%) des tués sur la route (3.963 l'an dernier), soit environ autant que chez les jeunes, alors que les deux-roues motorisés ne représentent que 2% du trafic. «Vers 30-40 ans, les hommes ont tendance à revenir à la moto. Nous avons un véritable un pic de mortalité dans cette tranche d'âge», s'alarme Frédéric Péchenard. Interrogé par «Les Echos», le délégué à la sécurité routière annonce un effort d'information important qui sera engagé dès janvier prochain en direction de ces usagers.
La démarche semble d'autant plus s'imposer que dans moins d'un mois -le 21 janvier -, un nouveau permis entrera en vigueur pour les nouveaux conducteurs de deux roues motorisés. Le dispositif sera décliné selon les cylindrées et l'âge du pilote. Les «gros cubes» ne seront pas accessibles avant d'avoir atteint 24 ans, à moins d'avoir obtenu à 18 ans un permis intermédiaire, permettant d'avancer l'échéance de quatre ans.
Écrit par Joel COSSARDEAUX
Chef de service adjoint
jcossardeaux@lesechos.fr