Sujet : Re: Vos premiers tours de roues en Monster 1200 (vos avis de proprétaires et d'essayeurs)
mer. 16 juil. 14 17:07
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par Monstro1200S » mer. 16 juil. 14 17:07
Voici mes premières impressions sur la Ducati 1200 Monster S.
Je n’ai jamais eu de Ducati de ma vie (à part une Darmah en panne avec laquelle je n’ai quasiment jamais roulé).
Je sors de 10 ans de vie commune avec une Speed Triple 955i avec laquelle il n’y a jamais eu d’ombre au tableau à part quelques tout petits nuages sans importance. Avant de choisir le Monster, j’ai essayé la nouvelle Speed 2013 et la KTM 1290 SD. Je n’ai pas d’affinité avec les 4 pattes trop linéaire, trop lisses, sans caractère. Je voulais revenir au bicylindre. Le décor est planté.
Il faut garder en tête que je suis un jeune Ducatiste et que donc certaines choses décrites ci-dessous peuvent paraitre mesquines ou exagérées pour un Ducatiste 100% pur et dur depuis de longues années.
Le côté positif :
· Déjà, quand on regarde la Monster 1200 S, elle fait partie des rares motos qui procure une émotion non dissimulée chez les hommes normalement constitués (pas possible de mettre de terme cru, on se ferait reprendre de volée par les modérateurs ;o) et qui prolonge le processus quand on appuie sur le petit bouton du commodo droit. Elle doit faire un effet similaire chez les femmes car ma copine a une fâcheuse tendance à me la piquer quand j’ai le dos tourné.
· La position assise est assez naturelle pour mon mètre quatre-vingt-six. J’ai du mal à me tenir droit mais c’est pas trop handicapant, c’est le lot de tous les roadsters. Le confort est très bon pour ce type de moto et il « semble » possible d’enquiller des centaines de bornes sans devoir passer par le proctologue, le vertebrologue ou le furonclologue par la suite.
· Ce qui m’a frappé quand je me suis mis au guidon la première fois, c’est l’absence totale de vue sur les équipements de la moto. Grace au tableau de bord minimaliste on ne voit que la route, on ne pense qu’a la route, on aurait presque l’impression de voler, rien ne vient gêner la vision dégagée vers l’avant. On a le nez sur le bitume.
· Une mention particulière sur ce tableau de bord bien conçu, très discret et très complet. Je laisse les réglages du tableau de bord aux geeks, pour moi les 3 réglages de bases suffisent largement pour ce que je veux en faire. J’ai juste configuré l’affichage en full sur les 3 modes car j’aime bien tout avoir sous la main (le pouce gauche, exactement) et les yeux.
· LA PATATE !!! Le moteur a une allonge et une patate dès les bas régimes fabuleuses. Il tracte très bas sans limite apparente, sur route en tout cas. Les mous du volants sont dépassés en 3 coups de pistons, c’est jouissif, dans un vrombissement séismologique. Un vrai régal. De plus pour un bicylindre je le trouve très souple. Je me surprends des fois à rouler entre 2000 et 2500tr/mn sur un filet de gaz sans à-coup. Etonnant. Mais quand même c’est un moteur qui aime qu’on tape dedans … et on aime taper dedans. Du coup ce sera dur d’avoir une conso raisonnable avec un tel moulin. Il faudra tabler sur du 6l/100 mini, soit 200 à 250km d’autonomie grand maxi.
· Une fois les courbes ou les virages, même serrés, entamés il ne semble pas possible de la déloger de sa trajectoire, c’est d’autant rassurant que si la trajectoire n’est pas bonne elle accepte sans difficulté les corrections de trajectoire (paradoxal !). Etonnant de facilité, de sérénité, d’assurance. Le centre de gravité est placé plutôt bas, c’est très agréable pour les manœuvres mais aussi pour la tenue de route. Dans les virages assez rapide on a l’impression qu’on s’assoit sur le bitume. On a le sentiment qu’on pourrait prendre de l’angle indéfiniment. J’adore ! A 500km au compteur le pneu arrière a déjà vu le bitume sur toute sa bande de roulement, à droite comme à gauche. Mais pas l’avant quand même !
· Côté pratique, j’arrive à mettre un U court (classe SRA) sous la selle, bonne surprise quand même. A condition toutefois de ne pas régler la selle en position basse. Et c’est tout ! pas de combi, pas de nécessaire de réparation de pneu, pas de gilet jaune, pas de roue de secours, pas de siège bébé, pas de ski …. J’ai mis ça dans le côté positif, car je pensais ne rien pouvoir mettre sous la selle comme le disait a tort les journalistes spécialisés.
Le coté moyen :
· Le premier jour, lorsque je l’ai eu, j’ai dû resserrer le collier du silencieux qui ne le maintenait plus.
· Le frein avant a une attaque plutôt « molle », mais plus on serre le levier plus il est puissant. Je n’ai pas eu encore l’occasion de le tester dans des conditions d’arsouille ou de circuit.
· Coté suspension j’ai déjà noté un plongement important en cas de freinage un peu brutal et je me suis pris un ou deux coups de raquette du mono amortisseur arrière sur certaines bosses, probablement que l’ancrage de l’amortisseur directement entre le bras oscillant et le cadre sans passer par un jeu de biellettes démultiplicatrices comme c’est souvent le cas sur les motos modernes, en est la raison. Il va falloir que je me penche sérieusement sur le réglage des Öhlins. Pour l’instant elle a le réglage « usine ».
· Avec ce grand guidon on a une appréhension lorsqu’on aborde une file de voitures à remonter.
· La visibilité dans les rétros n’est pas géniale, il faut jouer des coudes pour voir ce qu’il se passe derrière.
· Lors d’un arrêt prolongé, moteur en marche, la cuisse droite a tendance à se méchouisiser, il faut bien écarter la jambe.
· Les platines des repose-pieds arrières sont vraiment gênantes lorsqu’on commence à vouloir attaquer un peu et déhancher.
· Le petit tableau de bord n’est pas très lisible en plein soleil, une astuce, il faut forcer le mode nuit même le jour, on y voit un poil mieux.
· Le frein arrière est plutôt faiblard, mais moi je m’en sers quand même (car j’en ai pris l’habitude sur ma précédente) et, même s’il est très timide, il sert quand même.
· Le retrait de la coque arrière pour le passage en biplace est plutôt fastidieux, même si c’est quand même mieux de ne pas avoir à l’interchanger avec une selle passager.
· Dans le manuel d’utilisation fourni avec la moto, il y a quelques coquilles (amortisseur arrière Sach pour la 1200S, puissance incohérente, …).
· A certains régimes, plutôt vers le bas, elle vibre pas mal, mais moi j’aime ça, c’est une question de gout, pas vraiment un défaut.
· En conduite lente en montagne et à faible vitesse le bruit à l’échappement est très présent, ça casse limite un peu les oreilles avec les pots d’origines. Sur long trajet je pense que les bouchons d’oreilles sont plus que recommandés pour atténuer les acouphènes. Il est étonnant de voir sur la carte grise que le niveau sonore est de 103 db. Au moins les automobilistes (les caisseux, quoi !) m’entendent arriver derrière eux.
· A vitesse moyenne sur route je trouve qu’il y a beaucoup de bruits mécaniques, notamment des cliquetis. Ça me fait penser à la Guzzi V7S3 des années 75 que j’ai eu.
· La poignée de gaz manque de souplesse au démarrage, il faut bien faire cirer l’embrayage au risque de caler ou de faire un wheeling sur le dos du pote qui est devant. Même en mode Urban. Attention aussi au passage des virages serrés sur un filet de gaz car au moindre mouvement de la main il peut se traduire en à-coup qui vous propulse en sortie de virage, si vous n’avez pas l’exacte trajectoire, ça peut vous permettre de perdre quelques litres de sueur, intéressant si vous faite un régime, complètement inutile dans le cas contraire et pas du tout recommandé si vous voulez prendre du poids.
Le côté négatif :
· 700 km au compteur et déjà une fuite d’huile avec quelques gouttes sur le sol de mon garage. Après un passage chez le concess, c’est réparé, ça ne fuit plus (fuite à une petite vis derrière le pignon de sortie de boite).
· L’indicateur de conso moyenne est totalement faux et très piégeur, gaffe aux pannes sèches (et une pour ma pomme, une !). J’ai calculé une erreur comprise entre 0.5 et 1 litre optimiste (donc en moins de la réalité).
· Dans la trousse à outils rien n’est prévu pour la tension de la chaine.
· Le démontage de la batterie semble tenir de la quasi impossibilité. A voir à l’usage (qu’en est-il de l’ajout d’une prise d’alimentation auxiliaire ?).
· Je déplore l’absence d’indicateur de vitesse enclenchée, c’est vrai qu’en fait ce n’est utile que pour la 1er et la 7e, euh, pardon, la 6e, pour les 4 autres ça n’est pas très utile. Donc je continue inexorablement à passer la 7e.
En résumé :
· C’est une moto qui demande quand même de s’en habituer (surtout quand on a jamais eu de Ducat comme moi), à comprendre son fonctionnement et à assimiler son mode d’emploi particulier. Notamment en entrée de virage il faut bien anticiper la mise sur l’angle je pense encore plus qu’une autre moto et lors des pif-paf ou des enchainements de virages droite-gauche et vice-versa, elle devient assez physique et il faut de l’énergie pour la balancer d’un côté a l’autre. c’est peut-être dû à son empattement de TGV. Malgré ça, on sent bien, dès les premiers tours de roues, que c’est une moto qui est facile et qui procure beaucoup de sensation et de plaisir. Plus que la grande majorité des motos. Justement, je trouve particulièrement réussie l’alliance « caractère-facilité » de la machine. Enfin une machine de caractère qui n’est pas caractérielle et une machine facile qui n’est pas aseptisée.
Il est possible que certains de ces défauts cités au-dessus soient plus des façons de conduire pas très bien adaptées et qui disparaitront lorsque j’aurai tout assimilé sur cette moto, sauf les points négatifs qui sont, pour moi, de réels défauts.
Il subsiste évidemment encore quelques questions en suspens, cout de l’entretien, fiabilité, côté pratique, l’utilisation des DTC (Ducati Traction Control, je préfère le préciser pour éviter tout quiproquo), ABS, ainsi que des différents modes de conduite (Sport, Touring, Urban), etc …
Dans un mois je prends la route pour faire une paire de milliers de kilomètres, elle en aura donc 3000. Je referai un petit résumé de mes appréciaçao.